L’Association pour la défense de la nature et la lutte contre les pollutions de la vallée du Rhône fut créée le 22 mai 1971, avec son siège social à Givors. Son président, Camille Vallin était maire de la commune.
Dans un mémoire de décembre 1974, communiqué au préfet du Rhône en vue d’une réunion de travail avec ses services en février 1975, l’association regroupant quarante communes de la vallée du Rhône entre Pierre-Bénite et Saint-Rambert-d’Albon et diverses associations s’intéressant à l’environnement, établissait déjà un large bilan d’activité (Cf. Archives départementales du Rhône, cote 2224w12).
Elle rappelait ses objectifs : « dépollution du Rhône en mettant tout en œuvre pour que les effluents industriels soient épurés et pour que les Pouvoirs Publics donnent aux communes les moyens d’installer leurs stations d’épuration ». Cependant, le mémoire montrait les limites des ambitions affichées par les pouvoirs publics : « dix ans après le vote de la loi, cet arsenal efficace de lutte contre la pollution des eaux ne peut être appliqué ! L’Association est intervenue auprès de M. le Préfet du Rhône, du Ministre de la qualité de la Vie, elle a fait poser une question écrite par voie parlementaire. Aucune réponse ne lui est parvenue à ce jour ».
Dans le même mémoire, concernant la pollution de l’air l’association constatait l’insuffisance de la législation en cours et l’indigence des moyens mis en œuvre pour la faire respecter : « le représentant des services arrive sur les lieux que lorsque toute trace de pollution a disparu ».
Néanmoins, le mémoire observait qu’un certain nombre d’acquis avait été obtenus à Grigny, à Givors, à Chasse-sur-Rhône, à Pierre-Bénite en matière de pollution de l’air. L’Association était intervenue pour que cesse la pollution du Rhône, notamment au droit du complexe chimique de Saint-Fons et intervient lors des enquêtes commodo incommodo. Elle soutient les projets d’installations à Saint-Clair-du-Rhône et à Roussillon. S’inquiétant de la pollution d’eau potable par du manganèse à Saint-Pierre-de-Bœuf. Mais elle dénonçait l’injustice du financement des stations d’épuration communales par l’Agence de Bassin, remarquant que « celle-ci ne finance qu’à 25 % les stations, alors qu’elle finance jusqu’à 70 % les installations antipollution des industriels ».
Dans ce mémoire, l’Association posait déjà le débat sur le problème des centrales électro-nucléaires, un « jugement prudent… ne pas tomber dans les deux extrêmes : l’optimisme à toute épreuve ou le catastrophisme. L’énergie nucléaire représente l’avenir énergétique, encore faut-il que son utilisation ne présente aucun danger… Enfin, il ne s’agit pas de se lancer dans le ‘tout nucléaire’ pour favoriser certains groupes internationaux… Toutes les sources d’énergie sont complémentaires et il convient de les développer toutes ».
Des questions restées d’une brûlante actualité auxquelles le 3e colloque des verriers givordins (11/20219), en partenariat avec nombre de chercheurs, de militants syndicaux, sociaux et de l’environnement, a sans doute donné un peu d’écho et d’actualité.