Le chrome est un élément métallique naturel de la croûte terrestre. Seuls les composés trivalents (Chrome III) et hexavalents (Chrome VI) sont retrouvés de manière significative dans l’environnement. Pour le chrome VI, les rejets industriels en sont la principale cause. (INERIS, 2005 ; ATSDR, 2012). Le chrome VI peut se retrouver sous plusieurs formes en fonction du composé avec lequel il est associé (par exemple le Trioxyde de chrome) mais sera considéré comme une seule et même entité dans la présente fiche. Aussi, le terme « chrome total » désignera l’ensemble des composés trivalents et hexavalents, nous apprend le site www.cancer-environnement.fr/.
La voie respiratoire est la principale voie d’exposition professionnelle au chrome VI. En effet, les personnes travaillant dans l’industrie sont susceptibles d’être exposées à ce composé par inhalation. Le chrome VI peut se retrouver dans les fumées ou poussières issues des procédés industriels l’utilisant (ATSDR, 2012, INRS, 2009, INERIS, 2005).

Le chrome VI est classé cancérogène certain pour l’Homme (groupe 1 du CIRC) depuis 1990, dans le groupe 1A par l’Union Européenne). Exposition par voie respiratoire : chez des travailleurs exposés au chrome via l’air, les principaux effets observés se rapportent au système respiratoire (irritation de la muqueuse nasale, asthme, toux, essoufflement, respiration sifflante), et au développement d’allergies au chrome. L’ATSDR (2012), précise que les concentrations de chrome causant ces problèmes sont environ 60 fois supérieures à celles retrouvées en général dans l’environnement. Exposition par voie orale : chez l’Homme, une exposition chronique au chrome VI via l’eau de boisson entraîne des effets gastro-intestinaux (ulcérations buccales, diarrhées, douleurs abdominales, dyspepsies et vomissements) et hématologiques (anémies, leucocytoses et neutrophiles immatures) (ANSES, 2012).
La présence de chrome hexavalent a été découverte sur plusieurs série d’engins de traction réparées au centre SNCF de Bordeaux, mais cette information concerne tous les centres d’entretien machines du chemin de fer. Plusieurs salariés sont concernés par cette exposition : les agents du centre technique ; les agents de conduites qui ont (ou eu) leur activité sur les machines et locomotives concernées. Un droit d’alerte a été déposé le 15 mars 2022.
La valeur limites d’exposition professionnelle (VLEP) actuelle est une concentration moyenne dans l’air de 50 µg/m3. Cette valeur est considérée par l’ANSES (2010) comme faisant courir un risque non négligeable de cancer du poumon aux travailleurs qui y seraient exposés. L’agence recommande de fixer une VLEP la plus basse possible (1µg/m3 : limite de quantification) et demande d’imposer aux industriels l’utilisation de composés de substitution.
Les travailleurs ont le plus grand intérêt à se faire suivre médicalement pour ces expositions toxiques, comme le prévoit l’arrêté du 6 décembre 2011. De plus, ils ont la possibilité d’ouvrir un dossier de demande de reconnaissance du préjudice d’anxiété (en application des délibérés de la Chambre sociale de la Cour de cassation de septembre 2019.
Sources : www.amiantemaladieprofessionnelle.com/ ; www.cancer-environnement.fr/